
Les attaques incessantes contre la SSR ont de lourdes conséquences pour le service public et son personnel. Malgré l’échec retentissant de l’initiative No-Billag en 2018, l’UDC continue à s’en prendre à la SSR. L’initiative « 200 francs, ça suffit » prévoit la division par deux de son budget, menaçant le maintien de médias publics dans les régions linguistiques minoritaires. Sans attendre, le conseiller fédéral Albert Rösti, ex-membre du comité d’initiative, a imposé une baisse anticipée de la redevance qui va se solder par plusieurs centaines de licenciements entre 2027 et 2029. La SSR entre donc à nouveau dans une période dangereuse à la fois pour la santé et l’intégrité de son personnel et pour le service public et la démocratie dont il participe.
L’incertitude concernant l’avenir et l’anxiété liée aux licenciements collectifs à venir sont autant de facteurs d’augmentation massive des risques psychosociaux. Dans ce contexte délétère, on est en droit d’attendre une responsabilité accrue de la direction et du management de la RTS, qui devrait se traduire par une attitude exemplaire dans l’application des règles de protection de la personnalité et par la plus grande retenue en matière de réorganisations internes. Ce n’est pas le constat que fait le SSM. Contrairement aux engagements de 2021, la peur n’a pas « changé de camp ». Elle est désormais partout alors que des licenciements collectifs doivent être prononcés chaque année. Le changement de culture d’encadrement promis au cœur de la crise de 2020 n’a pas eu lieu. Le SSM est alarmé par le fait que les employé.es se mettent en danger lorsqu’ils signalent des problèmes avec la hiérarchie.
Le SSM a une obligation morale de tirer la sonnette d’alarme car la pression croissante qui s’exerce sur le personnel ne relève plus seulement de la manière dont l’entreprise est gérée mais aussi des acteurs politiques. Ce sujet nous concerne toutes et tous car ces attaques à répétition ont un impact délétère sur le service public audiovisuel dans un contexte de désinformation et de montée des discours autoritaires.