
En guise de contre-projet à l’initiative « 200 francs, ça suffit ! », le Conseil fédéral entend réviser l’ordonnance sur la radio et la télévision (ORTV) pour réduire la redevance média. Le public suisse et le personnel de la SSR seront les premiers à faire les frais de cette proposition annoncée le 8 novembre. Car même si l’initiative populaire était rejetée, le projet de Conseil fédéral signifie que le budget de la SSR serait amputé de plus de 200 millions de francs. Avec des conséquences gravissimes pour la SSR, le secteur des médias, du cinéma et de la culture, et donc pour le public suisse et la société dans son ensemble.
« La suppression probable de près d’un millier d’emplois nous inquiète tout particulièrement » explique Silvia Dell’Aquila, secrétaire centrale du Syndicat des médias (SSM). « La pression sur le personnel est déjà énorme. Et demain, il faudrait continuer de remplir intégralement le mandat de prestations de la SSR, mais avec moins de moyens. Ce n’est pas possible. »
Alors que d’autres entreprises de médias suppriment des postes et que des titres de presse disparaissent, il faut protéger plutôt qu’affaiblir sans nécessité le paysage suisse des médias. La SSR évoque dans son communiqué l’impact majeur que les coupes proposées par le Conseil fédéral auront sur le programme. Il ne faut pas oublier que la création cinématographique et musicale suisse, de même que le secteur culturel dans son ensemble seront également touchés, car ils sont liés à la SSR à la faveur de nombreuses coopérations. Il en va de même pour les médias électroniques privés de toute la Suisse. Enfin et surtout, ces baisses drastiques frapperont le public qui ne bénéficiera plus des prestations actuelles, à savoir d’un programme varié dans les quatre langues nationales.
La SSR assume un rôle central de quatrième pouvoir. Une démocratie saine a besoin de médias indépendants, stables et pluriels. L’approche du Conseil fédéral va dans le sens opposé. C’est pourquoi le SSM, tout comme la SSR, s’oppose fermement à la révision partielle de l’ORTV.
Le SSM prendra part à la consultation sur la révision de l’ORTV et combattra, avec et pour ses membres, ce démantèlement d’un service public essentiel.