« Le Conseil fédéral fait cavalier seul pour imposer la révision de l’ORTV malgré l’opposition très nette des milieux intéressés. C’est incompréhensible et c’est inquiétant. Cette mesure n’affaiblit pas seulement les médias de service public, elle met aussi en danger la démocratie en Suisse », déclare Silvia Dell'Aquila, secrétaire centrale du syndicat des médias SSM. « Nous craignons pour l’avenir des institutions politiques, pour notre paysage médiatique, pour le journalisme indépendant ainsi que pour la qualité et la diversité de l’information, autant d’éléments indispensables à une démocratie saine ».
Large rejet lors de la consultation
La consultation sur la révision partielle de l’ORTV s'est heurtée à un refus massif. Outre les cantons et les partis politiques, de nombreuses organisations et groupes d’intérêt, liés ou non aux médias, à la culture, au sport et à l’éducation, ainsi qu’un nombre considérable de particuliers ont répondu à la consultation et fait part de leurs critiques. Ainsi, pour ne citer que quelques exemples, la Coupe du monde de ski de Crans Montana, l’Organisation des Suisses de l'étranger et le Festival du film de Locarno se sont exprimés contre cette révision. Ce large rejet souligne l’importance pour la société d’un service public fort et indépendant, notamment grâce à un financement suffisant. Ignorer la multitude d’avis critiques, comme le fait le Conseil fédéral, est incompréhensible et indigne de notre démocratie.
Conséquences de la révision partielle
Le bon fonctionnement d’une démocratie dépend d’un paysage médiatique diversifié et indépendant. La réduction prévue de la redevance pour les ménages et les entreprises se traduira par une perte considérable de qualité et de diversité dans la couverture journalistique et la disparition d’un très grand nombre d'emplois dans toute la branche. Tant la SSR que les entreprises privées de médias, leurs prestataires ainsi que les secteurs de la culture et du sport subiront des dommages durables.
« La décision du Conseil fédéral est une grave erreur, car elle sape les fondements démocratiques de notre pays. Nous en appelons à l’opinion publique et aux institutions politiques pour qu’elles mettent un terme à cette dangereuse course au démantèlement », ajoute Silvia Dell’Aquila.
Le SSM demande au Conseil fédéral de respecter les institutions et les processus démocratiques. Il l’appelle à reconsidérer sa décision et à proposer des mesures qui renforcent l’audiovisuel de service public et, par conséquent, la démocratie en Suisse.